L’approche des tarifs de l’eau potable en France a changé depuis 2010 puisque les collectivités peuvent recourir à des tarifs progressifs croissants par blocs. Ces tarifs, bien qu’initialement conçus comme des solutions de second rang aux pertes sèches du monopole, se révèlent complexes à mettre en œuvre pour satisfaire d’autres objectifs. La réaction sous-optimale des consommateurs au signal-prix et les problématiques de redistribution questionnent l’efficacité du mécanisme.
Ce papier analyse théoriquement les propriétés d’un tarif progressif, puis évalue empiriquement la réaction des consommateurs au signal-prix à partir d’une expérience naturelle menée à Dunkerque. Les résultats indiquent une bonne réaction au prix marginal des consommateurs situés dans les tranches extrêmes, tout en questionnant l’équité d’un mécanisme fortement distorsif.