Les eaux littorales sont le support d'activités marchandes et non marchandes, le second type d'activités ne transitant pas par un marché. Cependant elles ont une certaine importance, voire font partie de l'identité locale. La pêche à pied est un usage non marchand dont la pratique est grandement influencée par la qualité des eaux. De plus, de nouveaux outils règlementaires ont été instaurés pour encadrer cette activité face à la pollution croissante des eaux littorales ; notamment la directive européenne de 1991 et un décret de 1994 redéfinissent le "zonage" des surfaces conchylicoles en fonction de leur qualité sanitaire. On cherche alors à qualifier le comportement des individus face à un usage nécessitant une bonne qualité des eaux. L'intérêt de l'amélioration de la qualité des eaux du littoral breton est mesuré à travers la pérennisation de la pratique de la pêche à pied et sa valeur pour les adeptes de cette activité. Une enquête en vis-à-vis a été réalisée du 1er au 5 juillet 1996 puis du 15 au 23 juillet 1996, sur la presqu'île de Rhuys dans le Morbihan, concernant 104 personnes. Les individus sont interrogés sur leur origine géographique et les activités qu'ils pratiquent sur l'île. Plus particulièrement, des questions portent sur la pêche à pied, sa pratique et sur la perception de la pollution des eaux du littoral. Le questionnaire décrit la qualité des eaux littorales et les risques sanitaires engendrés par la consommation de coquillages insalubres. Les individus sont aussi interrogés sur leurs frais de déplacement et leur fréquentation du littoral. Deux méthodes sont employés dans l'étude: (1) l'évaluation contingente demande directement le CAP pour l'amélioration de la qualité des eaux littorales afin de pérenniser la pratique de la pêche à pied ; (2) la méthode des coûts de déplacement vise à reconstituer une fonction de fréquentation à partir des informations du questionnaire de l'évaluation contingente. elle permet ensuite de calculer une variation de surplus.