Evaluation économique des plans de gestion piscicole

Janvier 2001
Article scientifique
Valeurs de l'environnement
Évaluation des biens et services

En France, la gestion de la pêche en eau douce est généralement confiée aux associations de pêcheurs qui agissent sous le contrôle de l’Etat. Le Conseil Supérieur de la Pêche a développé une méthode synthétique d’élaboration de plans de gestion piscicole qui favorisent la reproduction naturelle et le maintien des populations sauvages. Ces plans s’appuient sur des opérations de protection des habitats et de restauration du milieu dont il convient d’évaluer la rentabilité sociale. Ce qui conduit à estimer la valeur du poisson sauvage (c’est à dire né dans le milieu naturel, de parents eux-mêmes sauvages). Cette valeur intègre deux composantes principales, une valeur d’usage qui dérive de la pratique de la pêche et une valeur de non-usage qui découle de son existence même et qui intéresse une population plus vaste que celle des seuls pêcheurs. Les bénéfices potentiels engendrés par la présence de poissons sauvages sont estimés par la méthode d’évaluation contingente. Les résultats empiriques sont basés sur un échantillon de 1 629 pêcheurs qui ont participé à une enquête postale. Le Consentement A Payer (CAP) pour le poisson sauvage est une fonction croissante du revenu, de la valeur du matériel et de la distance parcourue pour pêcher. De plus on note que les amateurs de brochets et de truites (espèces repères de l’étude) ainsi que ceux qui pêcheraient plus souvent s’il y avait du poisson sauvage ont, toutes choses égales, par ailleurs un CAP plus élevé. La valeur moyenne du CAP varie selon le modèle retenu de 50 F à 100 F par pêcheur et par an. Ce CAP correspond à un concept de valeur totale qui inclut une composante de valeur d’usage et de valeur de non-usage. Certains pêcheurs sont prêts à payer sans pour autant marquer une préférence pour la pêche au poisson sauvage. Leur CAP est associé à une valeur de non-usage et correspond à la valeur d’existence du poisson sauvage. Celle-ci est comprise entre 20 F et 50 F par pêcheur et par an. Un calcul simple montre que les bénéfices des pêcheurs sont du même ordre que les coûts de fonctionnement associés aux plans de gestion piscicole.

Titre
Evaluation économique des plans de gestion piscicole
Type
Article scientifique
Auteur
C. Armand (INRA), F. Bonnieux (INRA), T. Changeux (Conseil Supérieur de la Pêche)
édition
Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)
Date de publication
janvier 2001
Couverture spatiale
France
Langue
FR
Nombre de pages
14
Mots-clés
Pêche et aquaculture, Gestion durable, Méthode d'évaluation contingente, Consentement à payer
Droits d'usage